Il y a une ligne ardue à tenir lorsque l'on parle du changement climatique et de la destruction des habitats naturels des animaux. Celle des échelles. Contrer le discours de l'échelle minuscule qui voudrait que la moindre chose soit déjà une avancée : on peut refuser les pailles les quelques fois où l'on boit un soda au café et penser avoir fait sa part. Et celui de l'échelle gigantesque qui affirme que le moindre geste ne sera jamais assez : alors à quoi bon consommer moins ou différemment puisque les responsables ce sont les multinationales.
Aucune de ces deux positions n'est acceptable car elles ignorent notre responsabilité dans le système global, du plus infime au plus grand. Au point d'urgence où nous en sommes, chaque gramme de CO2 aggrave la situation, et dans le même temps les émissions annuelles de gaz à effet de serre se mesurent en gigatonnes. Moi je suis pas très bonne en maths mais il paraît qu'une gigatonne ça fait un milliard de tonnes. Je n'arrive pas à me le représenter mais je sais que c'est beaucoup. Peu importe au fond, de savoir combien ça fait, il suffit de se représenter l'effet de ces émissions de gaz à effet de serre alors que nous n’en sommes qu’à 1°C d’augmentation : les pluies diluviennes qui s'abattent sur les États-Unis, les incendies qui deviennent de plus en plus incontrôlables chaque été, les chaleurs caniculaires, les sécheresses.
L'idée de canicules mortelles provoquant des exodes massifs – lesquels, vu la façon dont les personnes qui fuient la guerre et la misère sont accueillies à l'heure actuelle, ne présagent rien de bon au niveau politique –, de famine au niveau planétaire, et de lutte pour la survie me terrifie. Je suis terrifiée. Parce que je sais qu'il est possible de changer le cours de l'histoire, d'enrayer la catastrophe que l'on est en train de créer, mais j'ai tout aussi peur que nous ne soyons collectivement trop peureux, trop lents, trop égoïstes – et surtout dirigés par une poignée de personnes trop attachées au petit pouvoir dont leur courte vie les a dotées – pour le faire. S'il faut attendre que l'impact nous touche pour réagir, il sera trop tard, pour des millions d'autres personnes, trop tard pour nous et nos enfants. Lorsque je dis nous, je veux dire nous en France, en Europe, dans les pays du Nord économique, car ce sont nos états qui sont responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre.
Pour espérer sauver le vivant, il faut garder les deux échelles en tête et ne pas se contenter des pailles. Car il ne faut pas seulement cesser les émissions de gaz à effet de serre mais aussi enlever des gaz à effet de serre qui sont déjà dans l'atmosphère, sans quoi, passé un seuil critique il se produira une réaction en chaîne qu'il ne sera plus possible de contrôler.
Pour ôter une partie des gaz à effet de serre déjà présents dans l'atmosphère, la méthode la plus efficace est de rétablir un écosystème sauvage partout où c'est possible, sur terre et dans les océans. C'est-à-dire de la reforestation massive, la préservation des animaux sauvages qui permettent une régulation naturelle des écosystèmes et l'arrêt de la pêche industrielle afin de préserver les fonds marins qui contribuent aussi à absorber le CO2 de l'atmosphère.
Une des actions les plus efficaces pour rétablir cette fonction des océans est donc d'arrêter l’exploitation des fonds marins qui amène du poisson dans nos supermarchés et nos restaurants, c'est-à-dire l'entièreté de notre consommation, sauf si vous êtes un de ces vieux messieurs qui pêchent au cadre au bord du Rhône à Genève.
Pour revenir aux pailles, la majeure partie de la pollution plastique dans les océans est due aux filets de pêche. Pour rétablir cet écosystème il faut arrêter l’exploitation des fonds marins qui amène du poisson dans nos supermarchés et nos restaurants, c'est-à-dire l'entièreté de notre consommation, sauf si vous faites partie d'une communauté Inuit dont la survie dépend de la pêche traditionnelle.
En fait, les trois actions les plus importantes au niveau individuel pour maintenir la biodiversité et sauver ce qui est possible de sauver du vivant sont :
- stopper la consommation de produits animaux issus de l’exploitation industrielle : viande, poisson, laitages (l'élevage intensif est une source de gaz à effet de serre énorme)
- ne plus prendre l'avion (un aller-retour Paris-New York c'est déjà 3 fois plus que ce qu'un individu devrait émettre de CO2 en une année)
- trouver un mode de transport alternatif à la voiture
Le dernier point est le plus difficile pour beaucoup de personnes, car l'alternative n'est possible que si elle est mise en œuvre par des politiques de transports public, la réouverture de lignes de trains, etc.
En fait, les actions les plus importantes pour maintenir la biodiversité et sauver ce qui est possible de sauver du vivant sont des actions qui changent en profondeur le fonctionnement de notre société, pas seulement les comportements individuels.Sortir du capitalisme fossile ne se fera pas en se concentrant sur des détails infimes comme les pailles en plastique. Cela ne se fera pas non plus uniquement en ne prenant plus l'avion et en devenant végé/vegan.
https://solar.lowtechmagazine.com/2018/07/we-cant-do-it-ourselves.html
Aucune de ces deux positions n'est acceptable car elles ignorent notre responsabilité dans le système global, du plus infime au plus grand. Au point d'urgence où nous en sommes, chaque gramme de CO2 aggrave la situation, et dans le même temps les émissions annuelles de gaz à effet de serre se mesurent en gigatonnes. Moi je suis pas très bonne en maths mais il paraît qu'une gigatonne ça fait un milliard de tonnes. Je n'arrive pas à me le représenter mais je sais que c'est beaucoup. Peu importe au fond, de savoir combien ça fait, il suffit de se représenter l'effet de ces émissions de gaz à effet de serre alors que nous n’en sommes qu’à 1°C d’augmentation : les pluies diluviennes qui s'abattent sur les États-Unis, les incendies qui deviennent de plus en plus incontrôlables chaque été, les chaleurs caniculaires, les sécheresses.
L'idée de canicules mortelles provoquant des exodes massifs – lesquels, vu la façon dont les personnes qui fuient la guerre et la misère sont accueillies à l'heure actuelle, ne présagent rien de bon au niveau politique –, de famine au niveau planétaire, et de lutte pour la survie me terrifie. Je suis terrifiée. Parce que je sais qu'il est possible de changer le cours de l'histoire, d'enrayer la catastrophe que l'on est en train de créer, mais j'ai tout aussi peur que nous ne soyons collectivement trop peureux, trop lents, trop égoïstes – et surtout dirigés par une poignée de personnes trop attachées au petit pouvoir dont leur courte vie les a dotées – pour le faire. S'il faut attendre que l'impact nous touche pour réagir, il sera trop tard, pour des millions d'autres personnes, trop tard pour nous et nos enfants. Lorsque je dis nous, je veux dire nous en France, en Europe, dans les pays du Nord économique, car ce sont nos états qui sont responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre.
Pour espérer sauver le vivant, il faut garder les deux échelles en tête et ne pas se contenter des pailles. Car il ne faut pas seulement cesser les émissions de gaz à effet de serre mais aussi enlever des gaz à effet de serre qui sont déjà dans l'atmosphère, sans quoi, passé un seuil critique il se produira une réaction en chaîne qu'il ne sera plus possible de contrôler.
Pour ôter une partie des gaz à effet de serre déjà présents dans l'atmosphère, la méthode la plus efficace est de rétablir un écosystème sauvage partout où c'est possible, sur terre et dans les océans. C'est-à-dire de la reforestation massive, la préservation des animaux sauvages qui permettent une régulation naturelle des écosystèmes et l'arrêt de la pêche industrielle afin de préserver les fonds marins qui contribuent aussi à absorber le CO2 de l'atmosphère.
Une des actions les plus efficaces pour rétablir cette fonction des océans est donc d'arrêter l’exploitation des fonds marins qui amène du poisson dans nos supermarchés et nos restaurants, c'est-à-dire l'entièreté de notre consommation, sauf si vous êtes un de ces vieux messieurs qui pêchent au cadre au bord du Rhône à Genève.
Pour revenir aux pailles, la majeure partie de la pollution plastique dans les océans est due aux filets de pêche. Pour rétablir cet écosystème il faut arrêter l’exploitation des fonds marins qui amène du poisson dans nos supermarchés et nos restaurants, c'est-à-dire l'entièreté de notre consommation, sauf si vous faites partie d'une communauté Inuit dont la survie dépend de la pêche traditionnelle.
En fait, les trois actions les plus importantes au niveau individuel pour maintenir la biodiversité et sauver ce qui est possible de sauver du vivant sont :
- stopper la consommation de produits animaux issus de l’exploitation industrielle : viande, poisson, laitages (l'élevage intensif est une source de gaz à effet de serre énorme)
- ne plus prendre l'avion (un aller-retour Paris-New York c'est déjà 3 fois plus que ce qu'un individu devrait émettre de CO2 en une année)
- trouver un mode de transport alternatif à la voiture
Le dernier point est le plus difficile pour beaucoup de personnes, car l'alternative n'est possible que si elle est mise en œuvre par des politiques de transports public, la réouverture de lignes de trains, etc.
En fait, les actions les plus importantes pour maintenir la biodiversité et sauver ce qui est possible de sauver du vivant sont des actions qui changent en profondeur le fonctionnement de notre société, pas seulement les comportements individuels.Sortir du capitalisme fossile ne se fera pas en se concentrant sur des détails infimes comme les pailles en plastique. Cela ne se fera pas non plus uniquement en ne prenant plus l'avion et en devenant végé/vegan.
https://solar.lowtechmagazine.com/2018/07/we-cant-do-it-ourselves.html
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