Accéder au contenu principal

Il ne faut pas sauver la planète.

La planète n'a pas besoin d'être sauvée, la Terre a déjà vécu plusieurs extinctions massives du vivant – animaux, plantes parfois – et a priori ce qui la détruira sera la transformation du Soleil en géante rouge, dans 8 milliards d'années. Des chercheurs ont déjà réfléchi à ce que devront mettre en place des humains de dans 8 milliards d'années pour survivre. Si nous, humains de maintenant, réussissons à survivre au 21e siècle.

Car c'est aujourd'hui qu'il faut sauver le vivant, c'est-à-dire les végétaux, les animaux, nous. Les animaux ont déjà commencé à disparaître. D'abord ce sont les plus petits, ceux qu'on ne voit pas, ou ceux qui ne nous intéressent pas. Il me semble que c'est un point crucial de la communication sur le changement climatique : lorsque l'on explique que plus de 70% des récifs de corail disparaîtront avec une augmentation d'1.5°C ou que 99% disparaîtront avec une augmentation de 2°C (aujourd'hui nous en sommes à 1°C), on se dit que les coraux après tout, ce sont surtout de jolis cailloux. Qui s'inquiète de la disparition de cailloux, même vaguement vivants ?

Nous dépendons de tout ce qui nous entoure, tout comme les autres espèces vivantes. Et l'extinction qui se prépare, qui a déjà commencé, n'est pas causée par une activité volcanique, une météorite, le soleil, non, c'est nous, tout simplement nous qui en sommes responsables. En extrayant du sol et consommant des quantités faramineuses de ressources fossiles, en détruisant les forêts, en surexploitant les terres agricoles pour nourrir des élevages d'animaux destinés à notre consommation, nous envoyons des gigatonnes de dioxyde de carbone et de méthane dans l'atmosphère.

À partir de là il s'agit de réactions en chaîne, qu'il devient de plus en plus urgent et de plus en plus difficile d'arrêter à mesure que le temps passe et que nous ne faisons rien. La fonte des glaces cause l'augmentation du niveau des océans. Sans glace épaisse pour réfléchir les rayons du soleil, les eaux se réchauffent d'autant plus rapidement. L'augmentation du niveau des océans, les canicules, les événements extrêmes (pluies torrentielles, incendies, sécheresse…), tout cela a commencé, cause déjà de nombreuses morts, et ne peuvent que s'amplifier sans une réduction immédiate et drastique de nos émissions de gaz à effet de serre. Sans compter l'effet de la disparition des insectes, des sécheresses de la surexploitation sur l'agriculture humaine. Il est impératif d'atteindre le zéro pour les émissions de gaz à effet de serre en 2050 et de sauvegarder les forêts et fonds marins.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le problème du nénuphar.

Cela aurait pu s’appeler "Tout doit disparaître", "Liquidation totale" ou bien encore "Jusqu'à épuisement des stocks", ça aurait satisfait ma compulsion à l'humour noir, mais j'ai besoin d'un tout petit peu d'espoir. Alors ça s'appelle Le problème du nénuphar. Parce que la longue réalisation qui mûrissait depuis des mois, des années en fait, a fini par arriver et m'exploser à la figure. J'en ai parlé dans un petit texte que j'ai posté sur Facebook. Et au milieu du désespoir dans lequel cette réalisation m'a plongée, j'ai lu, au détour de Twitter, une référence à ce fameux problème du nénuphar, comme une métaphore pour la prise de conscience de l'urgence d'une justice climatique. Le problème du nénuphar c'est ça : Chaque jour, un nénuphar double de surface dans un étang. Il lui faut 20 jours pour recouvrir cet étang. Au bout de combien de jours le nénuphar recouvre-t-il la moitié de l'étang ...

Ensemble.

Je peux faire tout ce que je peux, consommer moins, beaucoup moins, ne plus prendre l'avion, éviter tous les produits issus des ressources fossiles – pas parce qu'elles vont être épuisées, mais parce que c'est leur exploitation qui provoque ce dérèglement climatique qui va nous tuer –, recycler au maximum ce qui peut l'être (très peu de choses en fait), limiter ma consommation d'énergie de manière générale, si je suis seule à le faire ça ne changera rien. Il y a un moyen de limiter la catastrophe, mais ça implique que tout le monde le fasse, pas seulement au niveau individuel, ça implique un changement de paradigme complet : sortir du capitalisme. Se séparer de l'idée de progrès économique comme indicateur de la valeur de nos vies parce que cette idée-là repose précisément sur ce qui est en train de nous tuer. En train de nous tuer parce que ça a déjà commencé. Les périodes de canicule et de sécheresse en Afrique du Sud, en Inde, qui touchent des mégalopoles...