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Articles

Affichage des articles du 2019

Abécédaire de l'action pour la justice climatique et sociale.

Alors comment agir ? Par où commencer ? Je reprends l’abécédaire publié sur le blog du Pr. Julia Steinberger, que je condense, adapte et traduis en français, mais que vous devriez aller lire. Le fond du propos est issu de son article, la forme et les commentaires sont de moi. J’y ajoute quelques infos. L’abécédaire composé de 6 lettres : A is for advocacy, B is for Barricade, C is for Civil Disobedience, D is for Divest, E is for Election, L is for Lawsuit, I is for Individual. A is for advocacy. Nous devons communiquer, le plus possible sur les effets du changement climatique. Avec sincérité. Poser les questions, remettre en questions les préconçus, chercher à comprendre. Malheureusement je ne connais pas beaucoup de ressources en français sur le sujet, mais il existe des articles online, des chaînes youtube, des blogs, des podcasts… C'est la première raison pour laquelle j'écris tout ceci. B is for Barricade. Nous devons empêcher les constructions et extensions d'...

Minuscule et majuscule.

Il y a une ligne ardue à tenir lorsque l'on parle du changement climatique et de la destruction des habitats naturels des animaux. Celle des échelles. Contrer le discours de l'échelle minuscule qui voudrait que la moindre chose soit déjà une avancée : on peut refuser les pailles les quelques fois où l'on boit un soda au café et penser avoir fait sa part. Et celui de l'échelle gigantesque qui affirme que le moindre geste ne sera jamais assez : alors à quoi bon consommer moins ou différemment puisque les responsables ce sont les multinationales. Aucune de ces deux positions n'est acceptable car elles ignorent notre responsabilité dans le système global, du plus infime au plus grand. Au point d'urgence où nous en sommes, chaque gramme de CO2 aggrave la situation, et dans le même temps les émissions annuelles de gaz à effet de serre se mesurent en gigatonnes. Moi je suis pas très bonne en maths mais il paraît qu'une gigatonne ça fait un milliard de tonnes. Je ...

Il ne faut pas sauver la planète.

La planète n'a pas besoin d'être sauvée, la Terre a déjà vécu plusieurs extinctions massives du vivant – animaux, plantes parfois – et a priori ce qui la détruira sera la transformation du Soleil en géante rouge, dans 8 milliards d'années. Des chercheurs ont déjà réfléchi à ce que devront mettre en place des humains de dans 8 milliards d'années pour survivre. Si nous, humains de maintenant, réussissons à survivre au 21e siècle. Car c'est aujourd'hui qu'il faut sauver le vivant, c'est-à-dire les végétaux, les animaux, nous. Les animaux ont déjà commencé à disparaître. D'abord ce sont les plus petits, ceux qu'on ne voit pas, ou ceux qui ne nous intéressent pas. Il me semble que c'est un point crucial de la communication sur le changement climatique : lorsque l'on explique que plus de 70% des récifs de corail disparaîtront avec une augmentation d'1.5°C ou que 99% disparaîtront avec une augmentation de 2°C (aujourd'hui nous en s...

Ensemble.

Je peux faire tout ce que je peux, consommer moins, beaucoup moins, ne plus prendre l'avion, éviter tous les produits issus des ressources fossiles – pas parce qu'elles vont être épuisées, mais parce que c'est leur exploitation qui provoque ce dérèglement climatique qui va nous tuer –, recycler au maximum ce qui peut l'être (très peu de choses en fait), limiter ma consommation d'énergie de manière générale, si je suis seule à le faire ça ne changera rien. Il y a un moyen de limiter la catastrophe, mais ça implique que tout le monde le fasse, pas seulement au niveau individuel, ça implique un changement de paradigme complet : sortir du capitalisme. Se séparer de l'idée de progrès économique comme indicateur de la valeur de nos vies parce que cette idée-là repose précisément sur ce qui est en train de nous tuer. En train de nous tuer parce que ça a déjà commencé. Les périodes de canicule et de sécheresse en Afrique du Sud, en Inde, qui touchent des mégalopoles...

Comprendre.

J'ai commencé à écrire tout ça dans le désordre et je crois que pour pouvoir continuer à écrire, pour que vous continuiez à me lire, je dois vous raconter ce qui s'est passé, au début. Je connais depuis plusieurs années les faits basiques concernant le réchauffement climatique, les dérèglements que ce réchauffement global de la planète engendrent et les causes humaines qui le sous-tendent. Mais il existe une différence fondamentale entre savoir et comprendre. En février 2019 j’ai assisté à une conférence du Pr. Julia Steinberger, co-autrice du 6e rapport du GIEC / Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (ou IPCC en anglais). Au cours de la conférence elle mentionne son fils de 5 ans qui l'a réveillée tôt ce matin-là et montre le graphique de l'évolution des températures globale avec une prédiction jusqu’en 2150 si nous continuons à émettre autant de gaz à effet de serre. J’ai alors eu un déclic. J'avais déjà vu ce graphique, là il...

Le problème du nénuphar.

Cela aurait pu s’appeler "Tout doit disparaître", "Liquidation totale" ou bien encore "Jusqu'à épuisement des stocks", ça aurait satisfait ma compulsion à l'humour noir, mais j'ai besoin d'un tout petit peu d'espoir. Alors ça s'appelle Le problème du nénuphar. Parce que la longue réalisation qui mûrissait depuis des mois, des années en fait, a fini par arriver et m'exploser à la figure. J'en ai parlé dans un petit texte que j'ai posté sur Facebook. Et au milieu du désespoir dans lequel cette réalisation m'a plongée, j'ai lu, au détour de Twitter, une référence à ce fameux problème du nénuphar, comme une métaphore pour la prise de conscience de l'urgence d'une justice climatique. Le problème du nénuphar c'est ça : Chaque jour, un nénuphar double de surface dans un étang. Il lui faut 20 jours pour recouvrir cet étang. Au bout de combien de jours le nénuphar recouvre-t-il la moitié de l'étang ...